Adoptée par la 72e Assemblée générale de l’AMM (en ligne), Londres, Royaume-Uni, Octobre 2021

 

Préambule

Les soins de chirurgie et d’anesthésie comprennent tous les domaines cliniques et tous les soignants qui traitent les maladies et pathologies nécessitant une intervention chirurgicale. Cela comprend notamment l’anesthésie, l’obstétrique, la gynécologie et toute la chirurgie, avec ses sous-spécialités. Ces soins chirurgicaux et d’anesthésie constituent un volet historiquement délaissé de la santé mondiale. Peu d’investissements sont consacrés au développement de systèmes de soins chirurgicaux alors que près d’un quart des pathologies dans le monde peuvent être traitées par des interventions chirurgicales. En outre, la majorité de la population de la planète n’a pas accès à des soins chirurgicaux sûrs, abordables et réalisés en temps utile.

Pour assurer à 80 % de la population mondiale des soins chirurgicaux basiques et urgents dans un délai de deux heures, il serait nécessaire de disposer de 20 chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens pour 100 000 habitants. Ces soins chirurgicaux basiques et urgents comprennent les soins obstétriques comme les césariennes et les interventions chirurgicales vitales ou permettant d’éviter un handicap, qu’elles soient dues à une maladie, une blessure, un cancer ou la cataracte. La majeure partie des pays à revenu faible ou moyen (PRFM) demeurent très loin de cet objectif de couverture médicale, notamment ceux situés dans les régions les plus pauvres du monde.

Les pénuries de chirurgiens peuvent être exacerbées par le fait que la parité entre les sexes dans les effectifs de chirurgie reste une gageure. Bien que dans de nombreux pays, les étudiantes en médecine soient plus nombreuses que leurs homologues masculins, ces derniers s’orientent bien plus qu’elles vers la chirurgie.

Les soins chirurgicaux et d’anesthésie ont prouvé leur rentabilité, notamment dans les pays à revenu faible ou moyen : les interventions chirurgicales présentent un ratio coût-efficacité équivalent à celui d’interventions courantes de santé publique comme la fourniture de moustiquaires antipaludiques, les traitements contre le VIH ou les vaccinations infantiles. 

On estime que 60 % des patients atteints d’un cancer et 80 % des patients ayant subi un traumatisme auront besoin d’une intervention chirurgicale au cours de leur traitement. Compte tenu de la hausse du nombre de blessures et de la prévalence des maladies non transmissibles dans le monde, il est probable que les besoins de soins chirurgicaux continuent d’augmenter également.

En 2015, l’Assemblée mondiale de la santé a reconnu dans sa résolution 68.15 intitulée « Développer les soins chirurgicaux d’urgence, les soins chirurgicaux essentiels et l’anesthésie en tant que composantes de la couverture sanitaire universelle », que les soins chirurgicaux et d’anesthésie constituent une part essentielle de la couverture santé universelle (CSU). 

RECOMMANDATIONS

L’AMM recommande aux autorités nationales compétentes :

  1. d’intégrer les soins chirurgicaux et d’anesthésie de qualité à tous les niveaux des soins de santé, y compris des soins de santé primaires complets, afin de réaliser la couverture santé universelle (CSU) et les Objectifs de Développement Durable d’ici 2030 ;
  1. d’élaborer, pour leur pays ou leur juridiction respectifs, des recommandations et des politiques spécifiques relatives à la chirurgie et à l’anesthésie qui soient adaptées aux besoins et aux capacités locaux ;
  1. de mettre en œuvre des politiques règlementant la prise en charge de soins de chirurgie et d’anesthésie par d’autres professionnels de santé, conformément à la Résolution de l’AMM sur le transfert de tâches depuis la profession médicale ;
  1. d’investir dans le renforcement des systèmes de santé et de défendre un financement et un budget accrus pour la chirurgie et les soins anesthésiques sans priver d’autres domaines des fonds nécessaires ;
  1. de fournir les infrastructures et les chaînes d’approvisionnement nécessaires pour que les hôpitaux puissent assurer des soins chirurgicaux sûrs et de haute qualité ;
  1. de garantir que les politiques, y compris celles qui ont trait à la règlementation des narcotiques et des stupéfiants n’entravent pas l’accès aux médicaments nécessaires aux soins chirurgicaux, notamment les analgésiques et anesthésiques ;
  1. de créer des protocoles cliniques ou des directives au niveau national ou régional en vue d’assurer que la prescription et l’emploi d’antibiotiques au cours de la période préopératoire sont pérennes et conformes aux recommandations relatives à la résistance aux antimicrobiens ;
  1. d’intégrer les soins chirurgicaux et les maladies nécessitant une intervention chirurgicale dans les cursus dans lesquels ils peuvent servir afin de combattre le dogme selon lequel les soins chirurgicaux seraient trop onéreux et complexes pour les environnements pauvres ;
  1. d’offrir des possibilités d’internat à des étudiants en médecine des deux sexes formés sur place à la chirurgie et à l’anesthésie sur la base des besoins scientifiquement escomptés de leur pays ou région, conformément à la prise de position de l’AMM sur la place des femmes dans la médecine et s’inscrivant dans la Stratégie mondiale de l’OMS sur les ressources humaines pour la santé (Workforce 2030).
  1. de faciliter l’adaptation des programmes de formation et les plannings de travail aux éventuels besoins de congés maternité ou paternité et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle afin de les rendre plus accessibles, quelles que soient les responsabilités familiales des étudiants ;
  1. de rechercher des collaborations régionales, nationales et internationales dans des domaines de spécialité cliniques et universitaires dans lesquelles les capacités et les ressources locales manquent et qui bénéficieraient aux personnes issues de zones faiblement dotées en capacités ou en ressources, par exemple via des programmes d’échange bilatéraux ;
  1. d’appuyer les initiatives locales de recueil de données relatives à la chirurgie, de renforcement des capacités, de plaidoyer, de la planification des politiques et de renforcement des systèmes de santé par la collaboration avec des ONG, des universités, des chercheurs, des communautés locales, des banques de développement, des organisations gouvernementales et d’autres parties intéressées.

L’AMM s’engage :

  1. à plaider, aux échelons local, régional, national et international en faveur de soins centrés sur la personne, au sein d’un système de santé plus holistique, offrant des services médicaux, chirurgicaux, de santé mentale et de prévention dans le cadre d’une approche nationale de couverture santé universelle et conforme à la résolution 68.15 de l’Assemblée mondiale de la santé : « Développer les soins chirurgicaux d’urgence, les soins chirurgicaux essentiels et l’anesthésie en tant que composantes de la couverture sanitaire universelle ».

 

Adoptée par la 70ème Assemblée Générale, Tbilissi, Géorgie, octobre 2019

 

PREAMBULE

La constitution de l’OMS prévoit que « l’admission de tous les peuples au bénéfice des connaissances acquises par les sciences médicales, psychologiques et apparentées est essentielle pour atteindre le plus haut degré de santé ». Il est essentiel que le grand public, les patients et le personnel de santé aient accès à des informations de santé pertinentes, fiables, objectives, à jour et fondées sur des données scientifiques, et ce dans tous les aspects de la santé, notamment (sans s’y limiter) la formation dans le domaine de la santé, l’information des choix, l’évolution professionnelle, la sécurité et l’efficacité des services de santé et les politiques de santé publique.

Le manque d’accès aux informations de santé constitue une cause importante de morbidité et de mortalité, notamment dans les pays à revenu faible et moyen, ainsi que parmi les personnes vulnérables de tous les pays.

Les informations de santé ne sont utiles que si elles sont pertinentes, appropriées, opportunes, à jour, compréhensibles et exactes. Elles couvrent un large spectre de sujets tels que les pathologies, les traitements, les services, ainsi que la promotion et la préservation de la santé.

La compréhension de la manière dont fonctionnent les services de santé et dont il convient de les utiliser dépend largement de la maîtrise de ces informations. Les professionnels de santé ont besoin d’avoir accès à des formations adéquates et d’une aide pour communiquer avec les patients non initiés ou qui ont des difficultés à comprendre les informations de santé, par exemple en raison d’un handicap.

Des milliers d’enfants et d’adultes dans le monde meurent simplement parce qu’ils n’ont pas bénéficié d’une intervention basique qui aurait pu leur sauver la vie. Certaines de ces interventions auraient pu être réalisées localement, mais elles n’ont pas eu lieu pour des raisons d’indécision, de retard, d’erreur de diagnostic ou de traitement inadapté. L’absence d’intervention vitale basique touche plus communément les personnes défavorisées d’un point de vue socioéconomique.

Les enfants souffrant de diarrhée aiguë, par exemple, sont régulièrement victimes de parents qui pensent qu’ils doivent éviter les liquides ou de soignants qui pensent qu’ils doivent recevoir des antibiotiques plutôt que d’être réhydratés par voie orale. Ces idées fausses, très répandues, causent chaque jour des milliers de décès évitables à travers le monde.

Les gouvernements ont l’obligation morale d’assurer que les citoyens, les patients et le personnel de santé ont accès aux informations de santé dont ils ont besoin pour préserver leur propre santé et la santé des personnes qui sont sous leur responsabilité. Cette obligation comprend le fait d’assurer une formation adéquate, tant sur la forme et que sur le fond, qui leur permette d’identifier et d’utiliser ces informations efficacement.

Le grand public, les patients et le personnel de santé ont besoin d’un accès simple et fiable à des informations de santé pertinentes dans le cadre d’un processus d’apprentissage tout au long de la vie afin d’améliorer leur compréhension et de prendre des décisions éclairées et en toute conscience sur leur santé, les choix thérapeutiques qui s’offrent à eux et les soins qu’ils reçoivent. Ces groupes ont besoin que ces informations leur soient communiquées dans leur propre langue, sous une forme et d’un niveau technique qui les rendent compréhensibles, avec une bonne indication des services dont ils ont besoin. Ces mesures doivent tenir compte des caractéristiques, des coutumes et des croyances de la population à laquelle ces informations s’adressent et prévoir un système de retour d’information. Le grand public, les patients et les familles ont besoin d’informations qui soient adaptées à leur contexte précis et à leur situation, qui peuvent changer au fil du temps. Ils ont besoin de conseils sur la manière et le moment de prendre d’importantes décisions de santé, à savoir lorsqu’il est encore temps de réfléchir, de comprendre et de discuter de la question.

Offrir au grand public, aux patients et au personnel soignant les informations dont ils ont besoin est une condition sine qua non pour la réalisation d’une couverture santé universelle de qualité et des objectifs de développement durable des Nations unies (ODD). La cible 3.8 des ODD, consacrée à la couverture santé universelle, vise spécifiquement à assurer à tout le monde un « accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable ». La réalisation de cet objectif suppose le renforcement des capacités des citoyens et des patients ainsi que du personnel soignant, par la communication des informations dont ils ont besoin et l’exercice de leurs droits et responsabilités de consulter, d’utiliser et de fournir les services appropriés pour prévenir, diagnostiquer et prendre en charge les pathologies.

La compilation et la mise à disposition d’informations scientifiques pertinentes dépend de l’intégrité de l’ensemble du système d’informations relatives à la santé, qui rassemble, entre autres, les chercheurs, les éditeurs, les réviseurs, les producteurs de contenu à destination des utilisateurs finaux (y compris, mais sans s’y limiter, les éditeurs universitaires, les enseignants et formateurs, les journalistes), les professionnels de l’information, les décideurs, les médecins de première ligne et les représentants des citoyens.

 

RECOMMANDATIONS

Consciente de ces éléments, l’Association médicale mondiale et ses membres constituants, au nom des médecins qui les composent, apportent leur soutien et s’engagent à prendre les mesures suivantes :

  1. promouvoir les initiatives visant à améliorer l’accès à des informations de santé fondées scientifiquement, opportunes et actuelles à destination des professionnels de santé, des patients et du grand public en vue de contribuer au processus de prise de décision, au changement de comportement, tant pour ce qui est du mode de vie que de l’orientation vers des soins de santé et d’améliorer la qualité des soins dispensés aux patients, mettant ainsi en œuvre le droit à la santé.
  2. promouvoir des bonnes pratiques et des normes éthiques à destination des fournisseurs d’informations aux fins de garantir des informations de qualité, fiables, produites avec le concours des médecins, des autres professionnels de santé et des représentants des patients.
  3. soutenir les recherches visant à identifier les aides et les obstacles à la mise à disposition des informations relatives aux soins de santé, y compris les moyens d’améliorer la production et la diffusion des informations scientifiques à destination des citoyens et des patients comme des professionnels de santé, ainsi que les mesures qui permettront d’accroître la maîtrise de ces sujets et d’aider à trouver et à interpréter ces informations.
  4. assurer que les professionnels de santé, aient accès à des informations fondées scientifiquement sur le diagnostic et le traitement des pathologies communes, y compris des informations impartiales sur les médicaments. Il convient à cet égard de porter une attention particulière aux professionnels de santé assurant les soins primaires dans les pays à revenu faible ou moyen.
  5. combattre les mythes et les fausses informations en matière de soins de santé par le biais de données scientifiques et cliniques validées et en exhortant les médias à rendre compte des questions sanitaires de manière responsable. Cela suppose l’étude des croyances en matière de santé qui sont ancrées dans des différences culturelles et sociologiques. Cela permettra d’améliorer l’efficacité des activités de promotion de la santé et de permettre la diffusion d’informations de santé vers des groupes correctement ciblés au sein de la population.
  6. inviter instamment les gouvernements à reconnaître l’obligation morale qui leur incombe de prendre des mesures visant à améliorer la mise à disposition et l’utilisation d’informations scientifiquement fondées en matière de soins de santé, parmi lesquelles :
    • la mise à disposition de ressources aux fins de sélectionner, compiler, intégrer et orienter des informations et connaissances scientifiquement validées. Ces ressources devraient être adaptées aux différents destinataires ciblés ;
    • l’adoption de mesures visant à accroître la disponibilité des informations de santé destinées au personnel de santé et aux patients des centres de santé ;
    • l’exploitation au mieux des technologies de communication modernes et des réseaux sociaux ;
    • l’adoption de politiques à même de soutenir les efforts visant à accroître la disponibilité et l’utilisation d’informations de santé fiables.
  7. inviter instamment les gouvernements à apporter le soutien politique et financier nécessaire à l’OMS pour assurer un accès aux informations stratégiques et fiables sur les questions concernant la santé des personnes, sur la base du programme de travail général de l’OMS pour la période 2019-2023.

 

 

Dans le cadre du projet « Les soins de santé en danger », le CICR a entrepris de consulter l’Association médicale mondiale (AMM), le Comité international de médecine militaire (CIMM), le Conseil interna- tional des infirmières (CII) et la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) pour obtenir de ces organisations qu’elles s’entendent sur un dénominateur commun pour ce qui est des principes déontologiques applicables aux professionnels de la santé en période de conflit armé et dans d’autres situations d’urgence. Ces principes, qui sont le résultat de ces consultations, sont applicables sans préjudice d’autres documents de politique précédemment adoptés par ces organisations.

Les Principes éthiques relatifs à la fourniture de soins de santé en période de conflit armé et dans d’autres situations d’urgence ont été adoptés par la 65ème Assemblée Générale de l’AMM, Durban (Afrique du Sud), octobre 2014, et officiellement lancés par tous les partenaires en juin 2015.

Adoptée par la 66ème Assemblée Générale de l’AMM, Moscou, octobre 2015
et supprimée par la 72e Assemblée générale de l’AMM (en ligne), Londres, Royaume-Uni, octobre 2021

L’AMM reconnaît que les mouvements de masse suivent souvent les catastrophes liées aux conflits armés ou aux phénomènes naturels, les populations cherchant à échapper au danger et au dénuement. Les mouvements de masse actuels des populations tentant d’échapper aux conséquences des conflits armés –  bombardements, absence d’accès aux services et à l’eau potable,  destruction des maisons, écoles et hôpitaux –sont d’une ampleur supérieure à tout autre mouvement de masse des populations au cours des 70 dernières années.

L’AMM reconnaît l’inquiétude des pays quant à leur capacité à absorber un grand nombre de migrants mais aussi que les personnes fuyant la guerre ou les phénomènes naturels le font par désespoir et souvent dans des conditions mettant leur vie en danger. Ces personnes  craignent pour leur vie, leur sécurité et celle de leurs familles les accompagnant.

La plupart des pays ont  signé des traités internationaux où ils s’engagent à apporter aide et assistance aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Selon l’AMM, en présence d’évènements générant des crises de réfugiés tels que les conflits en cours,  les gouvernements doivent intensifier leurs efforts pour fournir une assistance à ceux dans le besoin.

Cette assistance  devrait inclure un passage sécurisé pour les réfugiés et un soutien approprié après leur  entrée dans le pays d’accueil. En reconnaissant que le désastre qu’ils ont fui et les vicissitudes de leur périple peuvent entraîner des problèmes de santé, il est essentiel que  les pays d’accueil mettent en place des systèmes  assurant les soins médicaux des réfugiés.

Les gouvernements devraient chercher à garantir aux réfugiés et aux demandeurs d’asile de vivre dignement dans le pays d’accueil et faire tous les efforts pour leur intégration dans leur nouvelle société. La communauté internationale devrait tenter d’obtenir une solution pacifique en Syrie permettant à la population d’être en sécurité chez elle ou pour ceux ayant déjà quitté le pays, de pouvoir revenir chez eux en sécurité.

L’AMM reconnaît que les mouvements de masse des populations peuvent créer de grosses tensions dans les populations des pays d’accueil ou chez ceux ayant le statut de réfugiés. A notre avis, les gouvernements et les agences internationales dont les Nations Unies doivent faire davantage d’efforts concertés pour réduire les pressions conduisant à de tels mouvements, y compris des secours rapides après un phénomène naturel, et pour éviter ou stopper les conflits armés. Restaurer la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau, redonner un toit,  assurer l’éducation et les soins médicaux et améliorer la sécurité publique, tout cela devrait avoir un impact significatif et réduire le nombre de réfugiés.

L’AMM :

  • Reconnaît que le passage au statut de réfugié est dommageable pour la santé physique et mentale ;
  • Félicite les pays qui ont accueilli et pris en charge les réfugiés, notamment ceux fuyant actuellement la Syrie;
  • Demande aux autres pays de faire preuve d’une plus grande volonté pour accueillir les réfugiés et les demandeurs d’asile ;
  • Demande aux gouvernements de garantir aux réfugiés et aux  demandeurs d’asile de vivre dignement en leur fournissant un accès aux services essentiels ;
  • Demande à tous les gouvernements d’œuvrer ensemble pour mettre un terme aux conflits locaux, régionaux et internationaux et protéger la santé, la sécurité des populations ;
  • Demande à tous les gouvernements de coopérer pour fournir une aide immédiate aux pays confrontés à des phénomènes naturels en ayant à l’esprit que ceux déjà les plus défavorisés sur le plan socio-économique seront confrontés aux plus grands défis ;
  • Demande aux média mondiaux de traiter la crise des réfugiés en respectant la dignité des réfugiés et des personnes déplacées et d’éviter le sectarisme et les préjudices raciaux ou autres dans leur traitement de la crise.

Adoptée par la 191e Session du Conseil de l’AMM à Prague,  avril 2012.

L’AMM reconnaît que les attaques perpétrées contre les établissements de santé, le personnel de santé  et les patients sont de plus en plus fréquentes. Le Conseil de l’AMM dénonce de telles attaques dans tous les pays.

Ces attaques se produisent souvent pendant les conflits armés ainsi  que dans d’autres situations de violence, y compris au cours des manifestations contre l’état. Les patients y compris les personnes blessées au cours des manifestations sont souvent issus des zones les plus pauvres et marginalisées de la communauté et souffrent d’un plus grand nombre de problèmes de santé sérieux que ceux issus de milieux plus aisés.

Les gouvernements ont l’obligation de veiller à ce que les établissements de santé et ceux y travaillant soient sécurisés et à l’abri d’une intervention d’acteurs gouvernementaux ou non et à ce que les personnes soignées soient protégées.

Là où les services de santé ne sont pas accessibles aux patients en raison d’une intervention ou d’une inaction du gouvernement, ce dernier devrait en être tenu responsable, non pas les praticiens de santé.

Au vu des récents et actuels conflits au Bahreïn et en Syrie, où les médecins, autre personnel de santé et leurs patients sont attaqués au sein des établissements de santé, l’AMM demande :

1) Que les états remplissent leurs obligations envers tous leurs citoyens et résidents, y compris les opposants politiques, les patients et les travailleurs sanitaires, et protègent les établissements de santé et leurs occupants contre toute intervention, intimidation ou attaque.

2) Que les gouvernements entament de véritables négociations lorsque de telles attaques sont possibles ou déjà effectives afin de les faire cesser et de protéger les institutions et leurs occupants et

3) Que les gouvernements étudient la manière de contribuer positivement au travail du Comité international de la Croix Rouge pour sécuriser la délivrance des soins de santé en sensibilisant sur les concepts énoncés dans son projet « Les soins de santé en danger ».

Adoptée par la 53e Assemblée générale de l’AMM, Washington, Octobre 2002,
modifiée par la 64e Assemblée Générale de l’AMM, Fortaleza, Brésil, Octobre 2013
et par la 72e Assemblée générale de l’AMM (en ligne), Londres, Royaume-Uni, Octobre 2021

 

PREAMBULE

Depuis le début de l’épidémie mondiale de VIH, les femmes et les filles de nombreuses régions ont été touchées de manière disproportionnée par le virus. Les jeunes femmes (entre 15 et 24 ans) et les adolescentes (entre 10 et 19 ans) en particulier, représentent la grande majorité des nouvelles infections par le VIH.

Les inégalités entre les femmes et les hommes contribuent à la propagation du VIH. Elles accroissent les taux d’infection et réduisent la possibilité des femmes et des filles de pallier l’épidémie. Souvent, ce sont elles qui sont le moins informées sur le VIH et qui disposent du moins de ressources pour prendre des mesures de prévention. Les violences sexuelles, les violations courantes des droits des femmes, exacerbent le risque de transmission du VIH.

De nombreuses femmes et filles qui vivent avec le VIH subissent stigmatisation et exclusion, des situations qui sont aggravées par le manque de droits. Les femmes devenues veuves à cause du Sida ou qui vivent avec le VIH peuvent être confrontées à des conflits en matière de droits de propriété avec leur belle-famille, compliqués par un accès limité à la justice pour défendre leurs droits. Quel que soit leur statut vis-à-vis du VIH, les femmes assument généralement une part démesurée du fardeau que représentent les soins aux malades du Sida, aux mourants et aux orphelins qui restent. Cette situation réduit d’autant leurs perspectives d’instruction et d’emploi. Elle peut en outre réduire considérablement les efforts et stratégies de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du virus.

L’accès aux soins de santé, qu’il s’agisse de prévention ou de thérapie, est un droit humain fondamental, ce qui impose au gouvernement l’obligation d’assurer que ce droit humain est pleinement respecté et protégé. Les inégalités entre les femmes et les hommes doivent être traitées et éradiquées. Cela aurait des effets salutaires sur tous les aspects des soins de santé.

La promotion et la protection des droits reproductifs des femmes sont essentielles pour le succès de la lutte contre la pandémie de VIH/Sida.

 

RECOMMANDATIONS

L’AMM demande à toutes les associations nationales qui comptent parmi ses membres d’encourager leur gouvernement à prendre et à promouvoir les mesures suivantes :

  1. élaborer des programmes d’autonomisation des femmes de tous âges afin d’assurer que les femmes soient mieux soutenues, ne subissent plus de discrimination et qu’elles jouissent d’un accès universel et gratuit à une éducation à la santé reproductive et à une préparation à la vie courante ;
  2. élaborer des programmes visant à dépister le VIH et à assurer un traitement prophylactique sous la forme d’antirétroviraux à toutes les survivantes d’agression,
  3. assurer un accès universel aux thérapies et aux traitements antirétroviraux pour toutes les femmes infectées par le VIH et pour les femmes enceintes afin d’éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant ;
  4. assurer le dépistage du VIH pour toutes les femmes enceintes dans le cadre des soins périnataux ordinaires et en les informant du droit du patient de refuser le dépistage. Ce dépistage doit être accompagné, dans le respect de la vie privée de la patiente, de conseils de base et d’informations sur le traitement approprié, le cas échéant ;
  5. L’information donnée aux patients doit être conforme aux principes du consentement éclairé. Toutes les femmes enceintes séropositives doivent en outre avoir un accès universel et gratuit à une thérapie antirétrovirale afin d’éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Adoptée par la 49e Assemblée générale Hambourg (Allemagne), Novembre 1997
et supprimée à la 59ème Assemblée générale de l’AMM, Séoul, Corée, Octobre 2008
*Ce document a été remplacé par la « Prise de position de l’AMM sur l’accès aux soins de santé des femmes et des enfants »

 

PREAMBULE

Le nombre de violations des droits de l’homme dont sont victimes les femmes et les jeunes filles afghanes ne cesse d’augmenter depuis des années. Plus de 40.000 femmes médecins ont subi l’adoption, en 1996, de l’interdiction générale d’exercer leur profession. Pour les organisations de défense des droits de l’homme, il s’agit là d’un « outrage aux droits de la personne humaine ». Les femmes afghanes sont totalement exclues de la vie sociale, les écoles de jeunes filles ont été fermées, les étudiantes expulsées des universités et les femmes comme les jeunes filles sont lapidées dans les rues. Selon un rapport des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan (février 1966), ce sont surtout les femmes travaillant dans les secteurs de l’Education et de la Santé et plus particulièrement les femmes médecins et les infirmières qui sont les plus touchées par cette interdiction. Le secteur sanitaire, sur le point de s’effondrer sous l’effet des ces restrictions, n’a que très légèrement diminué ces dernières. L’interdiction pour les femmes d’exercer la médecine empêche les femmes patients et leurs enfants d’avoir accès aux soins de santé. Si certaines femmes médecins sont maintenant autorisées à exercer leur profession, elles n’en restent pas moins soumises à un contrôle strict et inacceptable (Département d’état américain, Rapport 1996 sur les droits de l’homme en Afghanistan, Janvier 1997).

RECOMMANDATIONS

Par conséquent, l’Association Médicale Mondiale prie instamment ses associations membres d’insister auprès de leurs gouvernements pour qu’ils:

  • condamnent sans réserve les graves violations des droits individuels dont sont victimes les femmes en Afghanistan;
  • prennent à l’échelle mondiale les mesures visant à restaurer les droits fondamentaux de la personne humaine et à lever l’interdiction d’exercer qui frappe les femmes médecins.
  • insistent sur le droit des femmes à recevoir dans tous les services médicaux et chirurgicaux les soins médicaux appropriés, y compris les traitements aigus, sub-aigus et continus.