Déclaration de l’AMM sur le Rôle des Médecins dans les Questions environnnementales


Adoptée par la 40e Assemblée Médicale Mondiale Vienne (Autriche), Septembre 1988,
révisée par la 57e Assemblée Générale de l’AMM, Pilanesberg, Afrique du Sud, Octobre 2006
et réaffirmée par la 203e Session du Conseil de l’AMM, Buenos Aires, Argentine, Avril 2016 

 

INTRODUCTION

  1. 1. L’exercice efficace de la médecine exige de plus en plus que les médecins et leurs associations professionnelles abordent les questions environnementales qui ont un lien avec l’état de santé des individus et des populations.
  2. Plus que jamais, en raison de la diminution des ressources naturelles, ces questions portent sur la qualité et la protection des ressources nécessaires à la sauvegarde de la santé et de la vie proprement dite. En termes concrets, les questions environnementales clés sont les suivantes :
    1. la dégradation de l’environnement qui doit être considérée comme une urgence à traiter afin que les ressources essentielles à la vie et à la santé – l’eau et l’air pur – demeurent accessibles à tous.
    2. La contamination continuelle de nos réserves d’eau pure par les hydrocarbures et les métaux lourds, tout comme la contamination de l’air ambiant et de l’air à l’intérieur par des agents toxiques qui ont de graves conséquences, notamment sur les classes les plus pauvres du globe. De plus, l’effet de serre avec son corollaire la hausse des températures doit guider nos débats et nous préparer aux conséquences toujours plus graves sur l’environnement et la santé publique.
    3. La nécessité de contrôler sans cesse l’utilisation des ressources non renouvelables telle que la couche arable (topsoil) tout comme l’importance de préserver cet héritage vital pour le transmettre aux générations futures.
    4. La nécessité de mobilier les ressources au-delà des frontières nationales et de coordonner des solutions globales pour la planète et établir ainsi une stratégie uniforme afin de faire face aux problèmes médicaux et économiques touchant le monde entier.
    5. L’objectif premier est de sensibiliser sans cesse à la nécessité de maintenir l’équilibre vital entre d’une part les ressources environnementales et d’autre part les éléments biologiques qui est essentiel pour la santé de tous partout dans le monde.
  3. Aujourd’hui, nous sommes davantage conscients mais nous n’avons pas su prévenir l’impact négatif et toujours plus nuisible de notre société sur l’environnement, comme par ex. la fonte des glaciers et la désertification croissante. Nous n’avons pas non plus stoppé la surexploitation des ressources naturelles qui entraîne entre autres la pollution des rivières et des mers, la pollution de l’air, la déforestation et la diminution de la terre arable. Dans ce contexte, la migration des populations des pays démunis ou en voie de développement, couplée à l’apparition de nouvelles maladies, exacerbe l’absence de politiques socio-économiques dans de nombreux endroits du monde. Sur un plan médical, la croissance de la population et la destruction irresponsable de l’environnement sont inacceptables et les organisations médicales du monde entier doivent redoubler d’efforts, non seulement pour parler de ces problèmes mais aussi pour suggérer des solutions.

PRINCIPES

  1. En tant qu’éléments de représentation des médecins, les associations médicales se doivent d’examiner ces questions environnementales. Elles ont le devoir de fournir des études analytiques incluant l’identification des problèmes et les législations internationales actuelles sur les questions environnementales, tout comme leur impact dans le domaine de la santé.
  2. Les médecins exercent dans un cadre éthique et déontologique et la législation sur l’environnement qu’ils défendent ne doit pas avoir pour objectif de limiter l’autonomie individuelle mais plutôt d’enrichir la qualité de vie de tous et de perpétuer toutes les formes de vie sur la planète.
  3. L’AMM doit donc agir comme une plateforme internationale pour la recherche, l’éducation et la défense des intérêts afin de contribuer à préserver l’environnement et son potentiel en matière de santé.
  4. Ainsi, lorsque de nouvelles maladies ou syndromes liés à l’environnement sont identifiés, l’AMM doit aider à coordonner les débats scientifiques/médicaux sur les données disponibles et sur leurs implications pour la santé humaine. Elle doit favoriser un mode de pensée consensuel au sein de la médecine et encourager les mesures préventives, la précision des diagnostics et des traitements de ces désordres qui apparaissent.
  5. L’AMM doit donc établir un cadre pour la coordination internationale des associations médicales, des ONG, des chercheurs cliniciens, des organisations de santé internationales, des décideurs et des mécènes dans leur travail d’étude sur l’impact sanitaire des problèmes environnementaux, sur leur prévention, sur leur résolution ainsi que sur le traitement des individus et des communautés.
Déclaration
Environnement, Santé publique