Objectif : élimination de la rage transmise par le chien d’ici 2030


L’Association vétérinaire mondiale (AVM) et l’Association médicale mondiale (AMM) appellent ensemble à l’éradication totale de la rage transmise aux humains par les chiens d’ici 2030. Les deux organisations ont joint leurs efforts pour marquer la Journée mondiale de la rage, le 28 septembre, en coopération avec la campagne visant à éradiquer la rage d’ici 2030 : Rabies: Share the message save a life (« Rage : transmettez le message. Sauvez une vie »), organisée par l’alliance mondiale pour la lutte contre la rage (Global Alliance for Rabies Control, GARC).

Chaque année, ce sont près de 60 000 personnes qui meurent de la rage, principalement parmi les personnes les plus pauvres et les enfants âgés de 5 à 15 ans. Près de 97 % de ces infections peuvent être attribuées à des morsures par des chiens. Mais dans les pays où elles surviennent le plus fréquemment, il n’est généralement pas obligatoire de signaler ou de rendre compte des morsures par des animaux : les données sur ce phénomène ne sont donc pas fiables.

L’AVM et l’AMM observent que le caractère endémique et mondial de la rage trouve également son origine dans le manque de sensibilisation aux mesures de prévention, comme le fait de nettoyer la plaie après une morsure, les faibles connaissances relatives à la prophylaxie post-exposition (PEP) par le vaccin, le manque d’administration d’immunoglobuline et l’approvisionnement irrégulier en vaccins antirabiques et en immunoglobuline, notamment dans les établissements de soins de santé primaires.

Les fabricants nationaux et internationaux de vaccins produisent assez de vaccins chaque année pour délivrer près de 28 millions de traitements de PEP à des humains dans les pays où sévit une épizootie de rage chez les chiens, en Afrique, en Asie et dans les pays méditerranéens orientaux, ce qui permettrait d’éviter 98 % des décès humains dus à la rage. L’accès à la prophylaxie post-exposition est cependant limité et onéreux, l’approvisionnement en immunoglobuline et en vaccins peut être irrégulier et le degré d’information de la population au sujet de la rage est faible. La vaccination des chiens domestiques n’est pas généralisée. Il est nécessaire d’accroître la capacité et le savoir-faire des laboratoires, d’améliorer les données statistiques et la surveillance et de créer des tests de diagnostic plus simples à utiliser et moins coûteux. En outre, mettre la priorité sur une vaccination de masse des chiens pourrait permettre d’éliminer la pathologie à sa source et ainsi de réduire la mortalité des communautés à risque.

Le Président de l’AVM, le Dr Johnson Chiang, a déclaré : « L’éducation et la sensibilisation jouent un rôle essentiel pour prévenir les décès d’être humains dus à la rage. Il convient d’informer en priorité les enfants scolarisés de la nécessité de faire vacciner les chiens, de soigner les morsures et de les prévenir. Les messages diffusés au niveau de la communauté doivent également être partagés à tous les niveaux, notamment par les gouvernements, qui doivent s’engager à éradiquer la rage d’ici 2030 ».

Le Président de l’AMM, le Dr Yoshitake Yokokura a déclaré : « Nous ferions un grand pas vers l’élimination totale de la rage transmise par les chiens aux êtres humains si nous pouvions réduire la population de chiens errants qui n’appartiennent à personne. Il est également essentiel de mettre en œuvre des programmes de vaccination des chiens ».


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