L’AMM condamne les arrestations de médecins ayant soigné des manifestants


L’Association médicale mondiale (AMM) condamne résolument les menaces et les arrestations arbitraires perpétrées contre des médecins au prétexte qu’ils auraient prodigué des soins à des personnes blessées au cours des manifestations qui secouent la Biélorussie. Le pays est depuis août dernier le théâtre de manifestations, qui font suite aux soupçons de fraude ayant entaché les élections.

Le Président de l’AMM, le Dr David Barbe, a exprimé les vives préoccupations de l’Association devant l’escalade des violations des droits humains en Biélorussie, les autorités n’hésitant plus à faire un usage disproportionné de la force et des arrestations contre les manifestants. Des cas de médecins harcelés et arrêtés pour avoir appelé les forces de sécurité à cesser les violences ont été signalés, ainsi que des allégations de torture et d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants commis pendant les gardes à vue.

« L’AMM ne saurait trop souligner l’importance du principe de neutralité médicale, qui suppose que les médecins soient autorisés à prendre soin des malades et des blessés, quelles que soient leurs affiliation et opinions politiques. Les rapports qui nous parviennent de Biélorussie indiquent que ce principe est complètement bafoué. Les professionnels de la médecine que nous représentons ont un devoir éthique de dénoncer l’usage de la violence et ses effets à long terme sur la santé. »

« Nous soutenons l’appel de la Dre Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, à faire cesser immédiatement les violations des droits humains qui sont commises dans le pays. »

Le Dr Barbe a exhorté les représentants de la Biélorussie à honorer les obligations qui leur incombent depuis qu’ils ont ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.