Besoin d’un nouveau traitement pour combattre la rage


La rage tue au moins 60 000 personnes chaque année. La plupart de ces décès se produisent parmi les enfants, en Afrique et en Asie. La plupart des décès dus à la rage sont causés par l’infection par le virus de la rage transmis par des chiens domestiques, en général par une morsure.

Dans une déclaration commune, l’Association vétérinaire mondiale et l’Association médicale mondiale déclarent que la rage transmise par la morsure d’un chien est une maladie des populations défavorisées, car elle ne survient presque que dans des zones de pauvreté. La plupart de ces décès seraient évitables si plus de 70 % des chiens pouvaient être vaccinés et si les victimes de morsure pouvaient être traitées convenablement, par un lavage de la blessure et l’administration en temps utile d’un traitement post-exposition. En bref, les outils requis pour lutter contre la rage sont actuellement disponibles, c’est leur mise en œuvre qui pose problème.

La recherche d’outils de prévention n’a toutefois pas cessé. La prochaine évolution serait l’élaboration et la production d’un nouveau médicament qui neutraliserait le virus infectieux chez les êtres humains comme chez les animaux. Ce pourrait être :

  1. les immunoglobulines antirabiques (RLG) : les RLG existent depuis déjà assez longtemps, mais leur utilisation a souvent été empêchée par de faibles stocks, des coûts élevés et une administration tardive (notamment une fois les symptômes apparus) ;
  2. les nouvelles méthodes diagnostiques pour une détection et une confirmation de l’infection précoces : les études de la rage menées sur les souris montrent que l’infection virale des cellules nerveuses déclenche un processus de dégénération identique à celui de plusieurs maladies communes du système nerveux chez l’être humain.

Cela ouvre la possibilité de mener des recherches nouvelles, innovantes et interdisciplinaires pour la mise au point d’outils de diagnostic précoce, de suivi et de traitement de la rage chez les êtres humains et chez les animaux dans le cadre d’une stratégie spécifique et collaborative, comme l’approche Une Seule Santé qui pense ensemble l’environnement, le bien-être animal et le bien-être humain.

La Présidente de l’AMM, la Dre Heidi Stensmyren a affirmé : « Le thème de la journée mondiale contre la rage cette année est justement “une seule santé, zéro mort”. Il fait écho aux connaissances dont nous disposons désormais, selon lesquelles nous devons user d’une combinaison de stratégies parmi lesquelles la surveillance et l’épidémiologie, la sensibilisation de la population et la communication sur les risques. Nous devons également informer les sociétés et les professionnels, adopter une législation favorable, améliorer la gestion des populations de chiens et procéder à des vaccinations de masse de ces chiens, mettre en œuvre des prophylaxies pré et post-exposition, améliorer les capacités de diagnostic des laboratoires et protéger les zones sans rage ».

Le Président de l’AVM, le Dr Rafael Laguens a déclaré : « Il est essentiel de rappeler qu’à la différence d’autres maladies, l’humanité dispose déjà des outils nécessaires pour éliminer la rage transmise par le chien. Cette zoonose mortelle est complètement évitable et les vaccins contre la rage pour les chiens éliminent efficacement le virus à sa source ».

Cette année, la journée mondiale contre la rage continuera à faire connaître et à promouvoir ces mesures afin d’éradiquer la rage transmise par morsure de chien d’ici 2030.

L’Association vétérinaire mondiale et l’Association médicale mondiale gardent confiance : ces mesures, prises dans le cadre d’une approche Une Seule Santé et sur la base des stratégies de santé communautaires, conduiront à l’élimination de la rage transmise par le chien.