Assemblée générale de l’Association médicale mondiale


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’AMM

Les délégués de plus de cinquante associations médicales nationales se sont réunis à Reykjavik, en Islande, du 3 au 6 octobre dernier pour l’Assemblée générale de l’Association médicale mondiale (AMM). Ils ont notamment débattu des sujets suivants :

INDÉPENDANCE CLINIQUE

Dans le cadre de la révision de sa Déclaration de Séoul, l’Assemblée met en garde contre les restrictions illégitimes à l’indépendance clinique des médecins imposées par des gouvernements et des administrateurs : ces contraintes peuvent nuire à l’intérêt des patients du fait qu’elles ne sont pas fondées sur des données scientifiques et risquent de saper la relation de confiance entre les patients et leur docteur. La Déclaration révisée rappelle que les médecins doivent défendre leur indépendance clinique et leur autonomie professionnelle pour pouvoir continuer de fournir des soins de santé de qualité à leurs patients.

PEINE CAPITALE

L’Assemblée a rappelé que les médecins du monde entier doivent savoir que leur participation, quelle qu’elle soit, à la peine capitale, est contraire à l’éthique. Les délégués ont réaffirmé la politique de l’AMM selon laquelle les médecins ne sauraient participer à des exécutions, cette pratique étant incompatible avec leur rôle de soignant.

AUTORISATION D’EXERCER DES MÉDECINS POURSUIVIS POUR CRIME

L’Assemblée a convenu que les médecins qui ont été reconnus coupables de génocide, crime de guerre ou crime contre l’humanité devraient voir leur demande d’exercer leur profession rejetée partout dans le monde. Dans la mise à jour de sa politique sur ce sujet, l’AMM affirme que ces médecins devraient également se voir refusée l’adhésion à une association médicale nationale.

TÉLÉMÉDECINE

À l’occasion de la révision de ses recommandations éthiques aux médecins, l’Assemblée a affirmé que la télémédecine ne devrait pas être envisagée comme une manière de faire baisser les coûts ou d’augmenter les revenus des médecins. Elle ne saurait non plus être considérée comme équivalente aux soins de santé dispensés en présence du patient. La télémédecine doit être prioritairement utilisée dans des situations dans lesquelles un médecin ne peut pas être présent physiquement dans un délai raisonnable.

MÉDICAMENTS BIOSIMILAIRES

L’Assemblée a révisé la politique de l’AMM sur les médicaments biosimilaires en mettant en garde contre le risque que des assureurs et des prestataires de soins de santé puissent préférer ces produits aux médicaments originaux pour des raisons de coût. Or un médicament biosimilaire n’est pas nécessairement adapté à un patient ou à une situation, notamment lorsqu’il n’a pas été démontré qu’il était cliniquement équivalent au produit original. Les instructions révisées acceptées précisent qu’il ne saurait y avoir de substitution entre médicaments biosimilaires ou autres en l’absence de l’autorisation du médecin traitant.

NOUVEAU PRÉSIDENT DE L’AMM

Le Dr Leonid Eidelman, ancien président de l’Association médicale israélienne, a été investi à la présidence de l’AMM pour la période fin 2018-2019. Le Dr Eidelman est anesthésiste au centre médical Rabin de Petah Tikva.

ÉLECTIONS

Le Dr Miguel Roberto Jorge est devenu Président-élu. Il entrera en fonction dans un an, pour la période 2019-2020. Le Dr Jorge, 1º trésorier de l’Association médicale brésilienne, est professeur associé en psychiatrie et président du comité d’éthique de la recherche de l’université fédérale de São Paulo.

Des communiqués de presse séparés ont été publiés sur les thèmes suivants :

L’AMM condamne la criminalisation de médecins
Les médecins préoccupés par les politiques antimigratoires
Nouvelles recommandations aux médecins sur l’interruption médicale de grossesse

L’Assemblée a également adopté d’autres politiques, notamment sur le tourisme médical, l’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine de la médecine, les armes nucléaires et la grippe aviaire.

Ces politiques nouvellement adoptées se trouvent sur le site internet de l’AMM.