Assemblée générale de l’AMM


Les délégués des associations médicales nationales du monde entier se sont réunis à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Association générale mondiale (AMM) du 11 au 15 octobre. Ils ont notamment débattu des sujets suivants :

Migrants
Les médecins ont rappelé à la société son devoir de dispenser aux migrants des soins médicaux adéquats, sur l’unique base de leurs besoins cliniques et quel que soit le statut civil ou politique du patient. Ils recommandent à l’ensemble des médecins de s’élever contre toute législation ou pratique qui porterait atteinte à ce devoir. Dans une politique révisée, l’AMM appelle les gouvernements à conclure des accords politiques facilitant la prestation de soins de santé adéquats et coordonnés aux populations migrantes, y compris au sein des camps de réfugiés, où les conditions de vie rendent plus aisée la propagation des maladies et des virus.

Violences intrafamiliales
L’Assemblée a adopté des propositions pour entraver les violences intrafamiliales et ses causes profondes. Dans cette nouvelle politique, l’AMM décrit les violences intrafamiliales comme une menace grave et universelle contre la santé publique et les droits humains. Parmi les causes complexes des violences intrafamiliales, on peut trouver le manque d’éducation, la dépendance économique et la pauvreté, les troubles mentaux, la consommation excessive de drogue et d’alcool, le stress, la rigidité des rôles genrés, la médiocrité des compétences parentales et les mauvais traitements subis, enfant, par l’auteur des violences dans sa famille. La Présidente de l’AMM, la Dre Heidi Stensmyren a déclaré : « Nous exhortons les gouvernements à s’attaquer aux origines de ces violences, notamment à la question de l’équité en santé et des inégalités entre les sexes. Nous voulons que soient encouragés le signalement des cas de violences intrafamiliales, l’adoption de mécanismes de signalement sûrs et privés, des endroits de repli sûrs et de meilleurs systèmes de recueil de données ».

Responsabilité médicale
Une nouvelle prise de position appelle à mettre fin aux plaintes sans fondement ou fantaisistes qui mettent en cause la responsabilité de médecins. L’Assemblée a déclaré que les lieux de travail médicaux devraient travailler à faire cesser la culture du blâme dans laquelle surviennent les erreurs médicales ou les mauvais résultats d’un traitement ou de soins. La prise de position est ainsi rédigée : « Une culture du litige relatif à la responsabilité médicale se développe actuellement dans certains pays et contribue à augmenter les coûts de santé, à limiter l’accès aux services de soins et à entraver les efforts permettant d’améliorer la sécurité du patient et la qualité des soins de santé ».

Médecine du sport
Les médecins spécialisés dans la médecine sportive ont été mis en garde contre l’administration de médicaments permettant d’accroître les performances ou la complaisance vis-à-vis de l’emploi de tels médicaments. Dans un ensemble révisé de recommandations à la profession, l’Assemblée a déclaré que les médecins devaient refuser d’administrer des substances ou de cautionner des traitements qui ne seraient pas conformes à l’éthique médicale et qui pourraient porter préjudice au patient athlète.

Taïwan
L’Assemblée a réitéré son appel à accorder à Taïwan le statut d’observateur à l’Assemblée médicale de la santé. Elle a exhorté l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à assurer la participation de Taïwan a tous ses programmes de santé. Elle a également appelé l’OMS et ses États membres à associer Taïwan en tant que participant de plein droit aux règlements sanitaires internationaux, lui permettant ainsi de contribuer de manière déterminante au réseau de préservation de la santé mondiale. La Dre Stensmyren a déclaré : « L’épidémie de maladie à coronavirus a mis une nouvelle fois en lumière l’urgence et l’importance d’associer toutes les parties concernées et de ne laisser personne à l’écart du réseau de santé mondiale. La décision de l’OMS de refuser à Taïwan le statut d’observateur empêche l’échange d’informations au détriment de Taïwan et de sa population, ce qui produit une lacune dans le réseau taïwanais de lutte contre les maladies, avec des conséquences inévitables sur la santé mondiale ».
Cet appel de l’AMM rencontre une opposition résolue de l’Association médicale chinoise.

Nouvelle présidente de l’AMM
La Dre Heidi Stensmyren, Présidente de l’Association médicale suédoise, a été intronisée 72e Présidente de l’AMM pour la période 2021-2022. Le Dr Osahon Enabulele, ancien Président de l’Association médicale nigériane, a été élu Président de l’AMM pour la période 2022-2023. Il sera intronisé lors de l’Assemblée de l’AMM qui se tiendra à Berlin l’année prochaine.

Autres politiques
D’autres politiques ont été adoptées par l’Assemblée, y compris une sur la protection contre les rayons solaires ultraviolets, une autre en soutien aux médecins du Myanmar, des propositions afin d’investir davantage dans les soins de chirurgie et d’anesthésie et des recommandations pour assurer la prise en compte de la santé dans les négociations d’accords commerciaux.

Vous pouvez consulter les politiques adoptées par l’Assemblée générale de l’AMM sur le site de l’Association : www.wma.net