Prise de position de l’AMM sur l’utilisation des animaux dans la recherche biomédicale


Adoptée par la 41e Assemblée Médicale Mondiale Hong Kong, Septembre 1989,
révisée par la 57e Assemblée générale de l’AMM, Pilanesberg, Afrique du Sud, Octobre 2006
et réaffirmée par la 203e Session du Conseil de l’AMM, Buenos Aires, Argentine, Avril 2016 

 

  1. La recherche biomédicale est indispensable à la santé et au bien-être de notre société. Les progrès de la recherche biomédicale ont beaucoup amélioré la qualité et prolongé la durée de la vie dans le monde. Cependant, l’aptitude de la communauté scientifique à poursuivre ses efforts afin d’améliorer la santé personnelle et publique est menacée par un mouvement de condamnation de l’utilisation des animaux dans la recherche biomédicale. L’offensive de ce mouvement est menée par des groupes d’activistes radicaux pour la défense des droits des animaux dont les idées sont jugées bien en marge de l’attitude générale du public et dont les moyens tactiques varient entre les mouvements de pression recherchés, les collectes de fonds, la propagande, les campagnes fallacieuses et les attaques violentes à l’encontre d’établissements de recherche biomédicale et de scientifiques. Ces attaques violentes sont le fait d’un nombre relativement faible d’activistes comparé à ceux ayant recours à des moyens de protestation pacifiques mais elles ont un impact fort et étendu.
  2. L’ampleur des mouvements de violence en faveur des droits pour les animaux est incertaine et ces mouvements se déroulent dans de nombreuses régions du monde. Plusieurs de ces groupes en faveur des droits des animaux ont revendiqué des attentats à la bombe contre des voitures, des instituts, des magasins et des résidences personnelles de chercheurs.
  3. La violence pour la défense des droits pour les animaux a fait frissonner la communauté scientifique internationale. Des scientifiques, des organismes de recherche et des universités ont reçu des menaces d’intimidation afin que soient modifiés, voire même interrompus, les efforts de recherche reposant sur l’utilisation des animaux. Les laboratoires ont été contraints de consacrer les milliers de dollars destinés à la recherche à l’achat d’un équipement de sécurité de pointe. Les jeunes qui envisageaient de poursuivre une carrière dans la recherche biomédicale se dirigent maintenant vers d’autres professions.
  4. Bien que bon nombre de groupes s’efforcent de protéger la recherche biomédicale contre l’activisme radical pour les animaux, la réponse au mouvement en faveur des droits pour les animaux est fragmentée, manque de fondement et est essentiellement défensive. Plusieurs groupes dans la communauté biomédicale hésitent, de peur des représailles, à s’engager publiquement vis-à-vis de l’activisme animal. Pour cette raison, la recherche s’est retranchée dans une attitude défensive. Ses motivations sont controversées, et la nécessité d’utiliser les animaux pour la recherche est très souvent contestée.
  5. Les recherches correctement conçues et réalisées et impliquant les animaux sont nécessaires à l’amélioration des soins médicaux de la collectivité. Nous reconnaissons cependant que le traitement humain des animaux doit être protégé. Il serait souhaitable de réclamer pour tout le personnel de recherche, une formation adéquate et de rendre accessibles les soins vétérinaires. Les expériences doivent observer les règles ou les règlements promulgués dans le but d’assurer un traitement, un logis, un transport et des soins humains aux animaux.
  6. Les organisations médicales et scientifiques internationales se doivent d’organiser une campagne plus forte et plus cohérente pour faire obstacle à la menace croissante de la santé publique que posent les activistes pour la défense des animaux. Il est indispensable de pourvoir direction et coordination. De plus, les droits des animaux utilisés dans les recherches médicales et les obligations de ceux qui effectuent ces recherches doivent être clairement explicités.

Par conséquent, l’Association Médicale Mondiale émet les principes suivants:

  1. L’utilisation des animaux dans la recherche biomédicale est indispensable à la poursuite des progrès de la médecine.
  2. La Déclaration d’Helsinki de l’AMM demande que la recherche biomédicale nécessitant l’utilisation de sujets humains repose sur l’expérimentation animale lorsque la situation s’y prête. Elle demande également que soit respecté le bien-être des animaux qui sont utilisés dans la recherche médicale.
  3. Il est essentiel que les animaux utilisés dans la recherche biomédicale soient traités humainement et il faut disposer de centres de recherche garantissant le respect des principes directeurs dans ce domaine. Ces principes doivent être inculqués à tous les chercheurs en formation.
  4. Les animaux doivent être utilisés en recherche biomédicale uniquement en cas de nécessité évidente pour obtenir d’importants résultats et en l’absence de toute autre méthode viable.
  5. Les expériences sur les animaux ne doivent pas être répétées à moins de se justifier sur le plan scientifique.
  6. Le recours aux animaux pour des tests futiles sur des produits cosmétiques et sur leurs ingrédients, sur des alcools et sur du tabac ne doit pas être cautionné.
  7. Sans toutefois compromettre la liberté d’expression, la composante anarchique que l’on retrouve chez les activistes en faveur des droits des animaux doit être condamnée.
  8. L’usage de menaces, d’intimidation, de violence et de harcèlements contre des scientifiques et leur famille doit être condamné à l’échelle internationale.
  9. Un effort maximal de coordination de la part des agences internationales chargées de la mise en application des lois doit être recherché afin de protéger les chercheurs et les établissements de recherche des manifestations de nature terroriste.
Prise de position
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