Mise à jour du code d’éthique des médecins


L’Association médicale mondiale (AMM) est parvenue à une version actualisée du Code international d’éthique médicale et vient de la publier.

Le Code révisé, considéré comme le fondement des principes éthiques des médecins du monde entier, définit et décrit les obligations professionnelles des médecins envers leurs patients, envers les autres médecins et professionnels de santé, envers eux-mêmes et envers la société dans son ensemble. Il a été adopté aujourd’hui à l’unanimité à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle de l’AMM, qui s’est tenue à Berlin et a rassemblé des médecins représentants près de soixante associations médicales nationales.

Le Code a été élaboré et adopté pour la première fois en 1949 et n’avait pas été révisé depuis 2006. La nouvelle version aborde pour la première fois les questions de l’autonomie des patients, le bien-être des médecins, les traitements à distance et la soutenabilité environnementale.

Le processus de révision a duré trois ans au total, au cours desquels l’AMM a tenu plusieurs conférences régionales d’experts et des consultations publiques.

Au cours des débats, les propositions les plus polémiques portaient sur l’orientation obligatoire vers un autre médecin, c’est-à-dire l’obligation faite à un médecin qui s’oppose à certaines procédures comme le suicide médicalement assisté ou l’avortement à orienter un ou une patiente vers un médecin n’ayant pas les mêmes convictions. Après des débats considérables, le compromis trouvé a été de ne pas obliger les médecins à orienter leurs patients ou patientes vers un autre praticien en cas d’objection de conscience. Plus précisément, le texte est rédigé comme suit : « l’objection de conscience dont peut se prévaloir un médecin pour s’abstenir d’une intervention médicale légale ne peut être invoquée que si le patient n’en souffre pas, s’il ne subit pas de discrimination et si sa santé n’est pas en danger. Le médecin doit immédiatement et respectueusement informer le patient de cette objection et du droit du patient de consulter un autre médecin qualifié. Il doit en outre donner au patient toutes les informations nécessaires pour lui permettre d’obtenir cette consultation en temps utile ».

Le Code précise explicitement que les médecins se doivent de respecter non seulement la dignité et les droits du patient, mais également leur autonomie. Pour la première fois, le Code fait référence à la santé environnementale par la phrase « le médecin devrait s’efforcer de toujours pratiquer la médecine de la manière la plus respectueuse possible de l’environnement afin de réduire au minimum les risques sanitaires environnementaux pour les générations actuelle et futures ».

Pour la première fois également est mentionnée la possibilité de traiter un patient à distance. Le Code énonce : « Lorsqu’il assure une consultation ou un traitement à distance, le médecin doit assurer que ce moyen de communication se justifie d’un point de vue médical et que les soins médicaux nécessaires sont assurés. Le médecin doit également informer le patient des avantages et des limites d’une consultation médicale et d’un traitement à distance, obtenir le consentement du patient et assurer le respect de la vie privée de ce dernier. Lorsque cela est approprié sur le plan médical, les médecins doivent privilégier la consultation médicale et le traitement par contact direct et personnel ».

Enfin, le Code prescrit que les médecins se doivent de prendre soin de leur propre santé, de leur bien-être et de leurs compétences et au besoin de recourir aux soins qui leur assureront de pouvoir pratiquer en toute sécurité.