L’exclusion de Taïwan par l’OMS nuit à la santé, proclame l’AMM


L’Association médicale mondiale (AMM) appelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à permettre le retour, en son sein, de Taïwan.

Dans une lettre adressée au directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, les dirigeants de l’AMM affirment qu’en ignorant les avertissements précoces de Taïwan au sujet de la pandémie de COVID-19 tout comme elle avait ignoré Taïwan pendant la majeure partie de la crise du SRAS, l’OMS a aggravé la situation.

Le Dr Miguel Jorge, Président de l’AMM et le Dr Frank Montgomery, Président du Conseil de l’AMM ont écrit : « La pandémie de COVID-19 illustre malheureusement les terribles conséquences pour la santé mondiale de l’exclusion de Taïwan de toute participation libre et efficace à l’Organisation mondiale de la santé. »

Ils exhortent le Dr Tedros Ghebreyesus à autoriser une délégation taïwanaise à assister à la prochaine Assemblée mondiale de la santé, mais pas seulement : « Nous vous exhortons à remédier à cette exclusion et à ne plus laisser l’OMS se compromettre dans des jeux politiques. »

Pendant plusieurs années, Taïwan s’était vue accorder un statut d’observateur au sein de l’Assemblée mondiale de la santé, mais lors des dernières éditions, l’OMS l’avait exclue au nom de la politique dite d’une seule Chine. L’AMM fait valoir que la participation de Taïwan devrait être une question de santé publique et non une affaire politique.

Le Dr Frank Ulrich Montgomery, Président du Conseil de l’AMM a déclaré : « Pendant la crise du SRAS en 2003, l’OMS avait retardé son aide à Taïwan. Cette fois-ci, lorsque Taïwan a averti très tôt de la menace que faisait peser le coronavirus et a adopté ce qui s’avérera probablement la stratégie la plus efficace contre sa propagation, proposant de faire partager son expérience, l’OMS a fait la sourde oreille.

Il est inacceptable d’écarter de la sorte les 23 millions de personnes que compte Taïwan. Toutes les nations, toutes les régions et tous les territoires devraient faire partie du réseau de l’OMS. En qualité de médecins, nous rejetons totalement l’idée d’une instrumentalisation politique de la santé mondiale. »