Les Systèmes de Santé doivent être à l’Abri de la Récession économique, déclare le nouveau Président de l’AMM


Dr. Yoram Blachar, le nouveau Président de l’Association Médicale Mondiale, plaide en faveur d’une mise à l’abri des systèmes de santé, après l’onde de choc provoquée par le séisme financier mondial et compte tenu de la récession économique.

Dans son discours inaugural lors de l’Assemblée Générale de l’Association Médicale Mondiale à Séoul, en Corée du Sud, le Dr. Blachar a déclaré que l’AMM et les associations médicales nationales devaient agir pour limiter l’impact destructeur de la crise financière.

Il a dit qu’au vu de l’expérience passée et compte tenu du peu de priorité accordée habituellement aux soins de santé, les systèmes de santé seraient inévitablement affectés et que dans les pays où la sécurité sociale était liée à un emploi, il serait difficile d’échapper aux conséquences désastreuses, notamment en raison des vagues de licenciement.

Dr. Blachar a dit aux délégués de plus de 40 associations médicales nationales « Les pays sans sécurité sociale publique comprendront qu’on ne peut pas mettre en faillite les forces du marché et les services de santé gérés par l’économie libérale. Les pays de type socio-démocrates se rendront compte que nous devons stopper la vague des privatisations lorsque l’égalité et la santé de leurs citoyens sont menacées.

Il a ajouté que toute évidence aucun pays dans le monde n’était en mesure de financer sur le budget public les éléments constitutifs des soins médicaux. De ce fait, le niveau des soins médicaux prodigués varie en fonction des moyens économiques personnels.

« De plus en plus, le financement des services médicaux jusqu’alors assuré par les finances publiques, l’est par des fonds privés. Tous ceux qui sont en mesure d’acheter à titre privé ce que l’état ne fournit pas, seront bien soignés et les autres le seront plus ou moins en fonction de leurs ressources financières.

Nous sommes là confrontés à un conflit entre les principes éthiques les plus basiques et les facteurs économiques. »

Cette tendance se répercute directement sur les soins et l’on observe de plus en plus d’inégalités en matière d’accès, de rapidité et de qualité.

Dr. Blachar a déclaré que les inégalités en matière de santé avaient toujours existé à la fois entre pays et au sein des pays mais que le fossé s’élargissait et que ce phénomène était inacceptable. Plus le statut socio-économique ou le niveau d’éducation d’une personne est faible, plus ce phénomène s’accentue.

Il a ajouté que l’AMM et les médecins avaient un rôle à jouer pour combattre ce problème.

Dr. Blachar, pédiatre et également Président de l’Association Médicale Israélienne, a déclaré que les médecins en tant que leaders sociaux avaient la responsabilité de traiter un grand nombre de questions touchant à la santé, comme par ex. les conflits armés, que l’AMM était la seule à pouvoir par le dialogue amener à la table de discussion les parties en conflit.

Dans sa propre région du Moyen-Orient, il a expliqué qu’il mettrait à profit son mandat de Président de l’AMM pour que la santé et la médecine sur le plan structurel soient une tête de pont destinée à faire avancer le processus de paix dont la région a tant besoin.

J’espère contribuer à que les associations médicales nationales qui ne sont pas encore membres ou actives au sein de l’AMM participent à nos réunions et entament un dialogue sous les auspices de l’AMM. Nous pourrons ainsi entamer un processus de médiation basé sur notre profession commune composée de différentes nationalités, de différents points de vue et dont le but collectif est d’aider et de soigner ».