Les représentants des médecins réaffirment leur opposition au règlement de l’IAAF


L’Association médicale mondiale (AMM) a réaffirmé son opposition au règlement de l’IAAF relatif à l’admissibilité des athlètes féminines dans les compétitions et l’a qualifié de « contraire à l’éthique médicale ».

Dans un courrier adressé à l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), l’AMM soutient : « Nous nous opposons fermement à toute pratique consistant à recourir aux compétences et au savoir-faire de médecins à d’autres fins que celles de dispenser des soins médicaux dans l’intérêt de leurs patients et dans le respect de leur dignité. »

Le règlement de l’IAAF impose aux athlètes féminines présentant un trouble de la différenciation sexuelle (TDS) qu’elles réduisent par des moyens médicaux le taux de testostérone naturellement présent dans leur sang.

Le courrier de l’AMM constitue une réaction à la lettre ouverte publiée la semaine dernière par l’IAAF selon laquelle la championne olympique Caster Semenya devra faire baisser son taux de testostérone au moyen de médicaments si elle souhaite participer à certaines épreuves féminines, toutes les épreuves masculines lui étant en revanche ouvertes « à tous les niveaux sans restriction ».

Dans leur courrier, le Président de l’AMM, le Dr Leonid Eidelman et le Président du Conseil de l’AMM, le Dr Frank Ulrich Montgomery font observer que les arguments scientifiques de l’IAAF sont à tout le moins controversés, mais affirment que leur opposition à ce règlement est fondée exclusivement sur des considérations éthiques.

Ils écrivent : « Un traitement médical (à quelques exceptions près, sans objet ici) ne saurait être justifié que par un besoin médical. La simple intersexuation, sans que la personne concernée n’exprime ni souffrance ni le souhait de prendre un traitement, ne saurait constituer une indication médicale.

Le temps où les médecins ou la société déterminaient le genre que devrait incarner une personne est définitivement révolu. Il est du devoir éthique des médecins de respecter la dignité et l’intégrité des personnes, qu’elles soient femmes, hommes, intersexes ou transgenres. Un traitement médical aux seules fins d’altérer une performance sportive est intolérable. »