Les représentants des médecins expriment leur effroi après le rendu de peines d’amputation


L’Association médicale mondiale (AMM) a exprimé sa vive inquiétude à l’annonce des peines d’amputation prononcées contre quatre hommes par la Cour suprême iranienne. Les quatre prisonniers, reconnus coupables de vol, sont condamnés à se faire amputer complètement de quatre doigts à la main droite, conformément à la loi iranienne. Ces peines, que l’AMM avait déjà dénoncées en septembre, devraient être mises à exécution sous peu.

Dans une lettre aux autorités iraniennes, le Président de l’AMM, le Dr David Barbe, a rappelé l’opposition radicale de l’AMM à ces peines, qui infligent délibérément une douleur extrême, un handicap irréversible et portent atteinte à la dignité humaine. Il a ajouté que de telles pratiques n’étaient pas dignes d’un état de droit. L’amputation est une peine grave, cruelle, inhumaine et dégradante et à ce titre constitue une violation flagrante du droit international des droits humains : c’est pourquoi l’AMM la condamne fermement.

Le Dr Barbe appelle à mettre fin à ces « effroyables actes de cruauté » et condamne la disposition de la loi iranienne selon laquelle un médecin supervise l’exécution de cette peine, en ce qu’elle viole directement les principes éthiques qui fondent la profession de médecin. Il a souligné : « Il est de notre rôle d’encourager les médecins à respecter leur serment de servir l’humanité et à résister aux pressions qui seraient contraires aux principes éthiques régissant leurs activités. Nous sommes donc déterminés à soutenir pleinement les médecins qui refuseraient de participer à ces actes inhumains. »

Il a appelé les autorités iraniennes à respecter enfin leurs obligations internationales, en particulier leurs engagements au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui interdit en toute circonstance et sans exception toute peine ou tout traitement cruel, inhumain ou dégradant, et que la République d’Iran a ratifié en 1975.