Les médecins doivent se pencher sur les causes profondes d’un mauvais etat de sante


Les médecins devraient non seulement traiter le mauvais état de santé des personnes mais également s’impliquer davantage dans l’étude des causes profondes d’une santé précocement déficiente a déclaré  aujourd’hui l’Association Médicale Mondiale.

En avance sur le Sommet Mondial de cette semaine consacré aux déterminants sociaux qui se tiendra à Rio de Janeiro au Brésil, l’AMM a diffusé une importante prise de position dans laquelle elle demande aux Associations Médicales Nationales de mettre davantage la pression sur les gouvernements pour qu’ils prennent des mesures afin de minimiser les causes profondes d’un état de santé précocement déficient.

Dr. Jose Gomes do Amaral, Président de l’AMM et à la tête d’une délégation de neuf personnes de l’AMM au Sommet, a déclaré: « A notre avis, les médecins devraient se pencher davantage sur ce que l’on appelle les déterminants sociaux de la santé. Ces derniers sont les causes des causes de mauvaise santé – le milieu dans lequel on naît, on grandit, on vit, on travaille et on vieillit. Alors que les soins de santé tentent de réparer les dommages causés par un état de santé précocement déficient, ce sont ces facteurs sociaux, culturels, environnementaux et économiques qui sont les principaux responsables de la maladie et des inégalités en matière de santé. Les médecins ne peuvent plus rester assis à regarder croître ces inégalités. Ils doivent être plus interventionnistes. »

Dans la prise de position de l’AMM, il est dit qu’historiquement le rôle premier des médecins et des autres professionnels de santé est de traiter les personnes malades. Dans une moindre mesure, les médecins  se sont attaqués aux causes individuelles des maladies comme par ex. le tabac, l’obésité et l’alcool.

« Dans bon nombre de sociétés, les comportements malsains sont proportionnels au niveau social: plus les gens sont en bas de l’échelle socio-économique, plus ils fument, plus ils mangent mal et moins ils ont d’activité physique. »

Dr. Mukesh Haikerwal, Président du Conseil de l’AMM, a déclaré : « Un mouvement croissant dans le monde cherche à traiter les grosses inégalités en matière de santé et à favoriser une meilleure longévité en agissant sur les déterminants sociaux de la santé. Nous pensons que la profession médicale peut être un avocat majeur en faveur d’une action sur ces facteurs sociaux affectant grandement la santé. L’AMM peut aider les médecins à mettre la pression sur les gouvernements nationaux afin qu’ils prennent les mesures qui s’imposent pour tenter de minimiser les causes profondes par d’un état de santé précocement déficient.

Il a déclaré que l’AMM devrait aussi contribuer à collecter des données d’exemples probants et aider les médecins et les autres professionnels de santé à se tourner vers des solutions nouvelles et innovantes.

Sir Michael Marmot, Président du Comité des affaires médico-sociales de l’AMM, fera un discours au Sommet de cette semaine.