L’Association Médicale Mondiale propose un plan d’action pour la protection de la santé face aux changements climatiques


New Delhi : L’Association Médicale Mondiale a rédigé un ensemble de propositions destinées à sensibiliser le monde sur le lien entre santé et changements climatiques et à minimiser les risques croissants de malnutrition, décès, maladies et blessures, en particulier au sein des populations les plus vulnérables.

Lors de son Assemblée Générale annuelle à New Delhi en Inde aujourd’hui, l’AMM a approuvé une nouvelle Déclaration contenant un plan d’action pour mettre la santé au premier plan des débats sur les changements climatiques et pour limiter les graves risques sanitaires que court le monde entier. Les responsables de l’AMM ont insisté sur le fait que les médecins devaient être davantage impliqués dans l’établissement de politiques destinées à protéger la santé de tous leurs patients.

Le document, intitulé Déclaration de Delhi, fait écho aux avertissements lancés et stipulant  que de  gros changements climatiques aggraveraient la malnutrition et les  souffrances liées à la canicule, à la sécheresse, aux incendies et aux inondations et accentueraient les inégalités en matière de santé à travers le monde.

Entre autres mesures spécifiques, l’AMM réclame les mesures suivantes:

– Des fonds pour les pays en voie de développement afin qu’ils puissent renforcer leurs systèmes de santé

– Un développement durable et une adaptation à l’environnement, notamment le droit à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement des eaux usées

– Une implication totale des associations médicales nationales et des médecins dans la création de plans nationaux et locaux de préparation aux urgences climatiques dont des initiatives pour stopper la privatisation de l’eau

– Un renforcement des systèmes de santé publique et une augmentation du nombre de médecins et des travailleurs sanitaires  dans la santé publique et la planification des urgences ainsi que  la formation d’autres médecins

– Le lancement d’études sur le fardeau des maladies dues au réchauffement mondial, sur les effets d’un mauvais traitement des eaux usées employées pour l’irrigation et sur leur impact au niveau des populations les plus vulnérables

– Encourager  les médecins à évaluer l’impact de l’environnement  sur les patients pour ainsi connaître  leurs risques face aux changements climatiques, à agir au sein de leur propre cabinet ou dans les hôpitaux pour limiter l’impact des activités médicales sur l’environnement

– Une planification par les gouvernements du flux de réfugiés climatiques au sein et entre les pays

– Un accord, à la conférence des NU sur les changements climatiques à Copenhague en décembre, sur des objectifs spécifiques pour la réduction des émissions modifiant le climat afin de lutter contre l’impact des changements climatiques

Dr.  Edward Hill, Président de l’AMM, croit fermement que la contribution des médecins est indispensable si nous voulons limiter les risques sanitaires auxquels nous sommes tous confrontés.  Si les gouvernements continuent de considérer la santé comme une question secondaire lors de leurs discussions sur les changements climatiques, nous courons tous à la catastrophe ».

Dr. Ruth Collins-Nakai de l’Association Médicale Canadienne qui a dirigé le groupe de travail de l’AMM sur les changements climatiques a ajouté : « nous devons reconnaître que la plupart des initiatives qui améliorent l’impact des changements climatiques améliorent également la santé individuelle et collective – que ce qui est bon pour l’environnement est aussi bon pour la santé. Si nous pouvons par exemple protéger l’approvisionnement en  eau potable, développer des systèmes d’assainissement et empêcher la privatisation de l’eau, nous améliorerons   alors grandement la santé des populations ».