L’Association Médicale Mondiale a demandé aujourd’hui à l’Organisation Mondiale de la Santé d’intensifier ses actions pour combattre la violence.


Intervenant à une conférence à Genève, Dr. Delon Human, Secrétaire Général de l’AMM, a félicité le Directeur Général de l’OMS, Dr. JW Leed, de ce qu’il faisait pour que l’OMS remplisse son rôle de défenseur leader de la santé face à la violence. Il a toutefois déclaré qu’il fallait agir davantage afin que l’impulsion donnée dès la première année de la Campagne Générale de Prévention de la Violence se concrétise véritablement à tous les niveaux et notamment au niveau des pays et des régions.

Dr. Human a souligné le rôle clé que jouaient les médecins face à la violence.

« Pour les médecins, il est clair que la violence est un problème de santé. Dans les services d’urgence et les cliniques, les médecins réparent les dommages subis par toutes les victimes de la violence. Ils soignent également les blessures des attaquants dont le déchaînement de violence les conduira probablement à finir eux-mêmes comme victimes.

Les médecins sont souvent chargés d’informer les familles que leurs proches ont subi des actes de violence qui leur ont été fatals. Les médecins sont probablement les premiers et seuls professionnels à même de témoigner de la violence subie par leurs patients et les médecins soignent des millions de femmes et d’enfants dont la santé et le bien-être sont mis en péril par la violence commise à domicile.

Les médecins peuvent aussi être victimes de la violence sur leur lieu de travail, entre autres.

Dr. Human a déclaré que la recherche révélait de plus en plus que la violence est l’origine de nombreuses autres maladies dont la communauté médicale s’occupe. Une grande étude réalisée aux Etats-Unis a estimé que 78 pour cent de la toxicomanie par voie intraveineuse étaient associés à la violence sur les enfants et à des expériences dures vécues pendant l’enfance; l’origine est la même pour 65 pour cent des cas d’alcoolisme, 58 pour cent des tentatives de suicide et 54 pour cent des dépressions.

Il a ajouté « en dépit des preuves empiriques évidentes de l’impact de la violence sur la santé et du rôle central de la communauté médicale dans le traitement de ses conséquences et dans la lutte pour sa prévention, les liens entre la violence, la médecine et la santé sont occultés par un trop grand nombre d’autorités ».

Dr. Human a déclaré que l’AMM était fière d’avoir contribué à une plus grande prise de conscience grâce à sa Prise de Position sur la Violence et la Santé, adoptée l’année dernière. Cela encourage les associations médicales nationales à :

  • promouvoir des stratégies de prévention et des services aux victimes efficaces
  • assurer régulièrement la collecte de données
  • assurer l’intégration de la prévention de la violence dans les cursus de médecine
  • favoriser la prévention de la violence par des conseils lors des rencontres cliniques
  • coordonner l’assistance aux victimes
  • accroître la recherche
  • établir un modèle social de non violence et encourager le développement de politiques et de plans de prévention de la violence à l’échelon national.

Il a déclaré que l’AMM soutiendrait ses membres à agir dans l’esprit de cette Déclaration en leur fournissant en permanence des moyens pour prévenir la violence.