La rage, un fléau vincible par l’approche une seule santé, selon les vétérinaires et les médecins


C’est une piqûre de rappel de l’Association vétérinaire mondiale et de l’Association médicale mondiale : la rage demeure un grave problème de santé mondiale dans plus de 150 pays à travers le monde. C’est une maladie qui touche particulièrement les enfants, qui sont plus susceptibles de se faire mordre par un chien.

Dans une prise de position commune visant à marquer la journée mondiale de lutte contre la rage, les deux organisations font observer que ce sont 59 000 personnes, dont 40 % d’enfants, qui chaque année, meurent de la rage. La plupart des victimes vivent en milieu rural, en Afrique ou en Asie.

Pour lutter contre cette terrible infection, les populations touchées ont besoin de systèmes intégrés qui leur permettent de réagir aux flambées de cette zoonose.

« La pandémie de Covid-19 nous montre une fois de plus l’importance d’une approche de type Une seule santé pour la mise en place d’une stratégie réussie de protection de la santé humaine, animale et environnementale. La vraie difficulté cependant, c’est de mettre l’idée en pratique, notamment dans des zones rurales et pauvres. Il en est de même pour la rage : il existe des vaccins efficaces et des stratégies de lutte éprouvées, mais ils peinent à atteindre les endroits où l’on en a le plus besoin. »

La Dre Patricia V. Turner, Présidente de l’Association vétérinaire mondiale, a déclaré :
« Environ 97 % des cas signalés parmi les êtres humains sont imputables à des morsures de chien. On pourrait les éviter par la vaccination d’au moins 70 % des chiens dans les zones à haut risque. L’objectif final est de maîtriser et d’éliminer la rage transmise par les chiens, qui est l’une des quelques maladies transmissibles qui peuvent être éliminées en utilisant les vaccins et les outils vétérinaires et de santé publique actuellement disponibles. »

Le Dr David Barbe, président de l’Association médicale mondiale, a renchéri : « Pour que d’ici 2030 plus personne ne meure de la rage, il faut combiner plusieurs stratégies : la prophylaxie avant et après l’exposition, la vaccination massive des chiens, la surveillance et l’épidémiologie, l’amélioration des capacités diagnostiques des laboratoires, la sensibilisation du grand public et la communication sur les risques, l’information des populations locales et des professionnels, l’adoption de lois favorables, une meilleure gestion des populations de chiens et l’établissement et la protection de zones exemptes de rage. La journée mondiale de lutte contre la rage est l’occasion de mettre en lumière et de promouvoir ces stratégies. »