L’AMM appelle à des mesures mondiales plus fermes en faveur des personnels de santé, au moment où l’AMS78 s’apprête à adopter une résolution majeure.
Genève, 19 Mai 2025 – Alors que se poursuit à Genève la Soixante-dix-huitième Assemblée Mondiale de la Santé, l’Association Médicale Mondiale (AMM) appelle les gouvernements et les acteurs de la santé mondiale à placer le personnel de santé et de soins au cœur de l’agenda de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cet appel intervient à la veille du vote d’une résolution cruciale, inscrit au point 13.7 de l’ordre du jour, qui porte sur la mise en œuvre du Code de pratique mondial de l’OMS pour le recrutement international des personnels de santé et sur les avancées réalisées dans le cadre de la « Stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030 » , ainsi que six autres résolutions portant sur le personnel de santé.
L’AMM a organisé un événement parallèle de haut niveau le dimanche 18 mai, intitulé « Améliorer la collaboration et les solutions pour la migration du personnel de santé : renforcer les systèmes de santé mondiaux pour la couverture sanitaire universelle ». L’événement a réuni des responsables de l’OMS, de l’Organisation internationale du travail (OIT), du Conseil international des infirmières (CII) et des représentants de plusieurs ministères de la Santé et d’associations professionnelles, afin de débattre de l’un des défis les plus pressants en matière de santé mondiale : une migration équitable et éthique des professionnels de la santé.
Un rapport sur la mobilité mondiale des médecins, présenté à cette occasion, met en lumière l’ampleur de ce défi. Selon les données de l’OMS (2021), 111 pays se situent en dessous de la médiane mondiale de 20 médecins pour 10.000 habitants, ce qui révèle des inégalités profondes dans la répartition des ressources humaines en santé. De nombreux professionnels de la santé sont confrontés à des obstacles systémiques dans leur pays d’origine : des infrastructures médiocres, une rémunération inadéquate et des possibilités de formation postdoctorale limitées, pour n’en citer que quelques-uns, autant de facteurs qui poussent les professionnels de la santé à émigrer par nécessité plutôt que par choix.
« Les droits, la sécurité et le bien-être du personnel de santé et de soins doivent être préservés si nous voulons parvenir à une couverture sanitaire universelle. Alors que nous travaillons à la mise en place d’une couverture sanitaire universelle, construisons un système qui permettra aux professionnels de la santé de se déplacer par choix et non par désespoir », a déclaré le Dr Ashok Philip, Président de l’AMM.
Dr Jack Resneck, Président du Conseil de l’AMM, a mis en avant les principales recommandations de la prise de position de l’AMM sur les directives éthiques pour le recrutement des médecins au niveau international, notamment la nécessité de garantir la transparence des pratiques de recrutement, d’investir dans la pérennisation des ressources humaines dans les pays d’origine et de s’attaquer aux schémas de migration circulaire qui perpétuent les inégalités.
L’AMM soutient des solutions nationales et régionales adaptées, pour autant qu’elles soient accompagnées d’investissements structurels dans les pays d’origine afin d’éviter la fuite des cerveaux et d’assurer un recrutement éthique.
Protéger ceux et celles qui dispensent les soins est un impératif pour construire des systèmes de santé résilients, équitables et durables, à même de faire face aux défis mondiaux de demain : la résistance aux antimicrobiens, le changement climatique, la préparation aux pandémies, entre autres. Alors que l’Assemblée mondiale de la santé s’apprête à adopter cette résolution, l’AMM réaffirme son appel à l’action : Il n’y a pas de santé sans personnel de santé.